Le projet de Lucile Adda aborde le thème de l’identité de genre. En entrant dans l’intimité de jeunes aux styles et apparences éloignés des standards habituels de masculinité et de féminité, elle interroge les représentations binaires imposées par la publicité et de la photographie de mode, et cherche à les déconstruire.
Projet photographique BTS Photographie 2024
Épreuve phare de l’examen du BTS Photo, le Projet Photographique – communément appelé "PP" – consiste en la réalisation d’un dossier d’une vingtaine de planches sur un thème imposé au niveau national. Les étudiants définissent leur approche personnelle tout en répondant à un cahier des charges strict.
Ce travail personnel de longue haleine débute dès la rentrée de septembre et s’étale sur l’ensemble de la deuxième année de la conception à la réalisation des images. En juin, les candidats à l'examen présentent les images réalisées face à un jury lors d’un oral au cours duquel ils défendent leur projet.
En 2024, le thème était "Réalité(s) photographique(s)". Vous trouverez sur cette page une sélection d’images des étudiants ainsi qu’un descriptif sommaire de la problématique abordée par chacun.
Du fait de son caractère figé et instantané, la photographie est souvent perçue comme outil de capture du réel. Pourtant, depuis ses débuts, cet art a toujours été sujet à différentes formes de retouches, de trucages ou de transformations visant à retranscrire des regards subjectifs, voire à orienter les esprits. Mais si ces pratiques existent depuis la création du dispositif, elles atteignent leur apogée aujourd’hui avec des technologies de plus en plus performantes et le développement tout récent de l’intelligence artificielle, qui permettent de modifier l’image avec plus de facilité et de réalisme encore.
Ainsi, le thème du projet photographique de BTS 2024 interroge : que faire des limites ténues qui séparent le vrai du faux ? « Réalité(s) Photographique(s) ? » invite à déjouer les codes et spécificités du dispositif photographique pour questionner ou brouiller les frontières entre réel et fiction.
« Regard troublé » – Matiss BLOUIN
Comment la photographie permet-elle de tromper le spectateur ? Dans ce projet, Matiss Blouin inverse les échelles, crée des décors miniatures et imagine des paysages merveilleux à partir d’objets du quotidien. Maquettes ou avenues parisiennes ? Buissons ou têtes de brocolis ? Trous dans une éponge ou cratères sur la lune ? « Regard troublé » brouille les pistes du réel et perturbe les perceptions des spectateurs.
« Corps erronés » – Leilani CAPT
Si le Moyen-âge était à la peau pâle et aux corps voluptueux, les silhouettes minces, musclées et bronzées leur sont préférées aujourd’hui. Avec « Corps erronés », Leilani Capt s’intéresse à la diversité des corps. Elle y expose des morphologies aux antipodes du corps de référence actuel et questionne le rôle des normes de beauté dans les perceptions de la réalité et l’estime de soi.
« Comment protéger la femme » – Ludovica CARRETTA
Dans la rue, à la maison et jusque dans les hauts lieux du système juridique, le patriarcat s’installe dans tous les espaces de la ville et à tous les niveaux de la société. Le projet « Comment protéger la femme » de Ludovica Carretta retrace les différentes violences auxquelles sont confrontées les femmes, du sentiment d’insécurité lorsqu’elles marchent seules la nuit aux emprises conjugales.
« Dans les coulisses du laboratoire argentique » – Pablo CHAN HONG MEN
Pablo Chan Hong Men s’est intéressé au processus technique et créatif à l’origine des tirages photographiques. À travers une série de portraits des laborantins et une approche documentaire centrée sur leurs outils de travail, il documente la complémentarité entre humains et machines dans la production de tirages argentiques. Sa dernière approche explore les frontières entre concret et abstrait, entre tangible et intangible.
« Le Sport autrement » – Djara CISSOKO
Quels sont les différents moments de la vie des athlètes et comment les représenter ? C’est la question que s’est posée Djara Cissoko dans son projet, « Le Sport autrement ». En documentant le quotidien d’une sportive, en cherchant à retranscrire le mouvement de footballeurs sur le terrain et mettant en scène des athlètes dans une série de portraits, elle a cherché à proposer de nouvelles approches de la photographie sportive.
« Saturation » – Chloé COUVREUR
En 2024, la publicité occupe une place de plus en plus centrale dans notre quotidien : elle sature les paysages urbains et ruraux, et influe sur notre manière de consommer. Chloé Couvreur met en avant la place envahissante des panneaux publicitaires dans un projet à la lisière de la science fiction, mêlant intelligence artificielle, mises en scène et influences warholiennes.
« Sublimer l’ordinaire » – Émilie DELHOMMAIS
Plus qu’à capturer le réel, la photographie cherche souvent à dévoiler le monde sous un nouvel angle. En révélant la beauté cachée des espaces urbains et des objets de la vie courante dans un jeu d’ombres et de perspectives, de reflets et de couleurs pop, Émilie Delhommais invite les spectateurs à redécouvrir ou à reconsidérer l’univers qui les entoure.
« Vision repensée » – Léa DOS SANTOS
Dans son projet « Vision repensée » à la croisée de l’archive et du surnaturel, Léa Dos Santos défie les lois du réel. Elle y conjugue présent et passé grâce à la retouche, transforme les paysages via l’intelligence artificielle et détourne les emblèmes de l’authenticité afin d’interroger la façon dont la retouche photographique altère notre perception de la réalité.
« Démesure de la consommation de mode » – Florine DULUARD
Dans une société où la recherche perpétuelle de nouvelles tendances incite à l’accumulation et aux achats compulsifs, Florine Duluard cherche à encourager des comportements de consommation plus responsables. Ses séries photographiques hautes en couleurs et débordantes de couches de vêtements incitent à la sobriété, en dévoilant la réalité de la surconsommation.