« Si vos photos ne sont pas assez bonnes, c’est que vous n’êtes pas assez près ». Aller au cœur des événements d’actualité, c’est ainsi que le célèbre reporter de guerre, Robert Capa, décrit son métier. Et c’est un métier qui fait rêver : lorsqu’on pose la question aux étudiants en début de formation, ils sont nombreux à affirmer que ce domaine les passionne.

Le photojournalisme, qu’est-ce que c’est ?
Le photojournaliste ou photoreporter a pour métier de produire des images qui informent sur l’actualité en se rendant au cœur des événements importants. D’abord principalement orienté vers le reportage de guerre, le photojournalisme englobe désormais les différentes activités qui visent à produire des photos qui seront utilisées par la presse (quotidiens, magazines, télévision ou sites web).
Le photoreporter travaille pour des agences de presse, parfois en tant que salarié (notamment pour les événements politiques) mais aussi, le plus souvent, en freelance. En effet, la presse ne finance presque plus les photographes et il leur est conseillé de se constituer un réseau professionnel : ils se regroupent en associations ou collectifs qui leur permettent d’échanger bons plans et conseils, mais aussi de vendre leurs photos sans passer par des agences.
Les différents prix (Pulitzer), festivals (Bayeux, Visa pour l’image) et bourses, leur permettent de financer leurs projets. La plupart des photojournalistes multiplient les activités liées à la photo d’actualité.
Contrairement à il y a quelques années, on compte plus de femmes que d’hommes sur les bancs du CE3P. Si les femmes sont encore sous-représentées dans le milieu du photojournalisme, cette tendance s’amenuise au fil des ans !
Les principales qualités du photojournaliste
Il n’est pas facile de se faire une place dans le milieu du photojournalisme. Il faut être travailleur et motivé, et savoir adopter un angle de vue différent sur les événements pour se démarquer.
Le photographe couvre des événements d’actualité et doit être passionné de journalisme. Féru d’adrénaline, il se retrouve souvent au centre de l’action, en travaillant directement sur le terrain. Dans ce domaine, la photo est un langage, une narration ; plus que prendre des images, le photographe doit être capable de raconter une histoire et de marquer les esprits.
Pour prendre une bonne photo, la préparation est primordiale. Le photographe doit se documenter et bien connaître son sujet ainsi que son angle d’approche (il doit savoir ce qu’il veut montrer). Néanmoins, il prend souvent ses photos à l’instinct avec un temps de réaction très rapide pour suivre le rythme des événements. C’est pourquoi il doit posséder un appareil intuitif, facile à utiliser.
Au CE3P, durant les cours de reportage, les étudiants élaborent un discours, organisent et hiérarchisent leurs approches pour concevoir une série cohérente. Ils consolident leurs connaissances sur les techniques de prise de vue (mesure de lumière, paramètres d’exposition, gestion des flous, règles de composition…) et apprennent à maîtriser l’editing et le storytelling.
Philippe de Poulpiquet, une intervention remarquée au CE3P
Philippe de Poulpiquet est un photojournaliste qui travaille pour le quotidien Le Parisien, pour lequel il a couvert les principaux conflits d’Afrique et du Moyen-Orient ou, plus récemment, la crise du Coronavirus. En plus de ce métier, il officie en tant que freelance et multiplie les emplois liés au photojournalisme.
Philippe de Poulpiquet a reçu de nombreux prix et son travail a fait l’objet d’expositions à l’international : l’un de ses derniers projets a été réalisé dans le cadre d’une exposition au Musée de l’Armée et constitue son livre Invalides, mémoires de guerre.
Le CE3P a pour mission de former, mais aussi d’informer ses élèves sur les différents métiers de la photo. C’est pourquoi des rencontres sont organisées chaque année avec des professionnels de la photographie. En janvier 2020, lors de la conférence « Comment documenter le conflit », Philippe de Poulpiquet est intervenu pour les élèves et parents d’élèves au CE3P.