Alice Chevallereau a réalisé il y a quelques années un bac pro de photographie au CE3P. Elle nous livre aujourd’hui ses ressentis sur cette formation de trois années au sein de notre école de photographie et nous en dit plus sur ses projets et son quotidien de photographe.
Tu as réalisé un bac professionnel de photographie au CE3P, quel souvenir en as-tu ?
L’éloignement tout d’abord, car quand j’ai décidé d’intégrer le CE3P, j’ai tout simplement décidé de changer de vie, quitter mon père, mes amis, mon île, car je suis originaire de Tahiti et je n’avais là-bas pas l’opportunité d’étudier ce qui me passionnais déjà étant jeune : l’image.
Mes parents m’ont permis de réaliser mon rêve qui était à l’époque de venir à Paris et d’étudier dans une école de photographie, m’imprégner de l’histoire et de la culture française. La vie à Paris me fascinait.
Les souvenirs les plus marquants que j’ai du CE3P sont les échanges que j’ai entretenus avec mes professeurs. Je sentais chez certains d’entre eux la passion les animer lorsqu’ils nous faisaient cours.
Je garde en mémoire les rencontres que j’ai pu faire durant ma scolarité au CE3P et mes nombreux stages : des personnes dédiant leur vie à transmettre leur savoir-faire, leur technique. C’était une véritable passation de savoir que j’ai su saisir en m’imposant deux choses : rigueur et travail.
Quels ont été les enseignements primordiaux au CE3P qui t’ont permis de te lancer en indépendante ?
Il n’y avait pas pour moi d’enseignement primordial car chacun des cours se complétaient. Tout était lié, nos professeurs nous disaient régulièrement qu’il ne fallait pas cloisonner les matières mais au contraire les entremêler…
La diversité des matières enseignées m’a apporté une base technique indispensable aujourd’hui. Il est clair que sans le CE3P, je n’aurais pas eu des bases si solides qui chaque jour me rendent si perfectionniste et impliquée dans mon travail.
Au CE3P, tu as pu effectuer de nombreux stages dont tu parles sur ton site Internet, y en a-t-il un dont tu sois particulièrement fière ou dont tu gardes un souvenir particulier ?
Pas seulement un… tous ! Les stages m’ont permis de mettre à profit et en pratique tout l’enseignement que nous offrait le CE3P.
J’ai rencontré pendant mes stages des personnes extraordinaires et celles-ci m’ont fait confiance en me laissant prendre les devants, être et se savoir utile en travaillant pour des professionnels de l’image est très gratifiant.
J’ai toujours eu la chance d’être au premier plan dans n’importe quelle situation, que ce soit en prise de vue ou en post-production. Toutes les personnes avec qui j’ai été en contact m’ont apportées quelque chose de constructif. Il est évident que la pratique est très enrichissante en complément de la théorie et elle permet d’assimiler des connaissances plus rapidement et de manière plus concrète.
Quelques années après ta formation au CE3P, quel est ton bilan ?
Tout simplement que sans cette école je ne serais pas la personne que je suis aujourd’hui.
Cette formation est une référence pour moi, le CE3P m’a permis de m’épanouir artistiquement et humainement, m’a apporté une rigueur et une implication dans mon travail que je n’aurais peut-être pas acquis dans une autre école.
Mais surtout, elle m’a vraiment permise de prendre confiance en moi dans mon travail et d’assumer mes choix artistiques et professionnels.
De plus, cette formation en bac pro de photographie m’a permis d’avoir des facilités durant mon année d’études en cinéma à Montréal.
Quelles sont les qualités requises pour être photographe et pour se lancer en indépendant selon toi ?
Incontestablement avoir l’œil et être sensible aux choses qui nous entourent. Être en alerte et avoir en permanence ses sens en éveil.
Il faut nourrir son esprit et le cultiver en allant voir des expositions, voir ce qui se fait ailleurs en photographie mais pas seulement. Regarder des films d’hier et d’aujourd’hui, s’inspirer de ce que qui a été fait auparavant. Sortir de chez soi, marcher dans la rue, faire son œil, observer la lumière, et surtout pratiquer, pratiquer et encore pratiquer.
Il n’y a pas de secret, l’expérience s’acquiert par la pratique. Lorsque l’on maitrise son médium, on maîtrise tout simplement son art. Tout est une question de volonté et de rigueur !
Quels conseils donnerais-tu aux élèves qui hésitent à se lancer comme photographe indépendant ?
De se lancer… Le travail finit toujours par payer ! Il faut être assidu, persévérant et surtout ne rien lâcher. C’est un travail de longue haleine, cela prend du temps mais une fois que l’on y parvient, on ne peut qu’être fier de soi. Le travail nous fait acquérir de la confiance, et cette confiance se ressent dans notre travail.
Tu viens de refaire ton site web, as-tu des thèmes de prédilection ? On voit beaucoup de photographies de voyage et de surf, ce sont des passions ?
La vie est pour moi, mon grand thème de prédilection. La photographie me permet d’immortaliser ces moments privilégiés que j’entretiens avec mes sujets, que ce soit la nature, la ville, le surf, les Hommes…
Le voyage s’est toujours imposé à moi. Avec une famille et des amis aux quatre coins du monde, on a juste pas d’autres choix que de voyager si l’on veut se retrouver. Cette fièvre du voyage, ce sont mes parents qui me l’on transmise, et j’aime à croire que cette manière de vivre se ressent à travers mes images.
Le surf est quelque chose qui fait partie de ma culture. C’est une passion, mais c’est avant tout l’élément déclencheur qui m’a fait commencer la photographie. Plus jeune, je passais des heures à photographier mes amis qui étaient déjà à l’époque incroyablement bons. Durant ces moments, c’était un véritable échange qui se produisait. Ils donnaient le meilleur d’eux même car ils savaient que je capturais le moindre instant. En sortant de l’eau, ils étaient impatients de voir le résultat. Et cela permettait à chacun de progresser !
Tu es partie à Montréal, penses-tu qu’il soit important de voyager pour nourrir son travail ?
Je reste persuadée que dans la vie il est nécessaire pour grandir de se nourrir des autres et de leur culture. Montréal pour moi n’est que le commencement d’une longue vie de découvertes, c’est une étape parmi tant autres… Comme on le dit si bien « le voyage forme la jeunesse ».
As-tu de nouveaux projets pour les années à venir ?
J’ai déjà énormément de projets en cours : quelques courts métrages à venir et un film documentaire que je prépare depuis un an et demi ; mais surtout pour 2015, le lancement d’un nouveau concept d’expositions à Montréal qui sera le fruit d’un rassemblement d’artistes.
Au CE3P, on a hâte de découvrir ce nouveau concept et on souhaite à Alice beaucoup de voyages, d’expositions et de photographies !
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Difficile de s’y retrouver au milieu de toute l’offre de formation et des appellations souvent sous forme de sigles. Le milieu éducatif parle de formation initiale et de formation continue. Mais c’est quoi au juste la différence entre ces types de formation ?